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Re: [linux] [OT] Philosophie MS
On Sun, 27 Jan 2002, David TORTEVOIS wrote:
> Dany De Bontridder wrote:
>
> > Il y a qq temps de ça, j'avais lu un mémoire d'un (2?) ingénieurs sur les brevets.
> > Cela m'a amené à réflèchir, c'est vrai que si qq'un trouve quelque chose de génial il doit en profiter, mais
> > ce ne serait pas normal que cela soit au détriment de la société. La solution consistait à donner un terme a son brevet, (1 ou 2 ans)
> > puis de publier. Tout le monde y gagnerait, la société parce qu'elle aurait le produit en libre après un certain temps, l'inventeur
> > parce qu'il a gagné pendant la période de brevet, et cela lui a permis de penser la suite.
> > Je trouve que c'est la solution la plus honnête.
> > Quand aux softwares, le brevet est stupide : si on ne distribue que le binaire, les sources font partie du secret industriel donc
> > pourquoi un brevet, si ce n'est pour empêcher la concurence et l'émulation !
> > Pour la biologie, génétique... cela fait pas partie du patrimoine de l'humanité ????
> >
> > Le brevet des idées non, le brevet des moyens techniques oui mais à durée très limitée.
>
>
> Il est avéré que le brevet logiciel est nuisible et finalement toute
> forme de brevetage mais d'un autre coté, il faut effectivement
> "récompenser" l'inventeur.
Souvent "l'inventeur" cède ses droits à son employeur. Car souvent
dans le contrat de travail on cède ses droits ;-).
Le brevet est nuisible, c'est clair. Mais comment faire comprendre cela ?
Souvent on cite l'argument : "Le brevet est bon pour l'innovation..."
L'innovation est le fait de la collaboration entre différentes communautés
scientifiques (le logiciel Libre est un exemple, la physique est un autre
exemple...)
Ces communautés ne peuvent pas travailler de façon correct si des
barrières virtuelles (les brevets) se créent.
Une excellente citation de Bastia sur le sujet :
" Encore une fois, les arguments en faveur de la liberté d'utilisation
et de distribution des informations sont de même nature que ceux en faveur
du libre échange [Bastiat1850]. Les barrières de «propriété
intellectuelle» valent bien les barrières douanières aux frontières des
pays, à l'entrée ou à la sortie des villes, au passage des routes et des
ponts ; les unes comme les autres s'opposent au libre échange des biens et
des services ; les unes comme les autres sont aussi sûrement artificielles
qu'elles nécessitent pour être respectées l'emploi de la force armée à
l'encontre de citoyens se livrant de manière consentante à des échanges ne
lésant les ressources de nul tiers.
La création, la recherche, la distribution, l'enseignement, la
correction, la garantie, le maintien à jour d'informations sont des
services, que les hommes sont naturellement portés à s'échanger contre
d'autres services. Les barrières de «propriété intellectuelle» sont autant
d'obstacles à l'échange de ces services, et établissent le monopole d'un
éditeur sur l'ensemble des services associés à chaque information rendue
«propriétaire». Le marché des services informationnels en devient encore
plus fractionné que le marché des biens au Moyen Âge, car les barrières
sont maintenant autour de chaque personne, de chaque compagnie, de chaque
institution, de chaque éditeur, plutôt que seulement autour des villes,
des routes, des ponts et des pays. Le consommateur et l'entrepreneur sont
les victimes permanentes de cet état de fait auquel la loi,
malheureusement, concourt.
Ce protectionnisme en matière de services informationnels, ô combien
nuisible à l'industrie, n'est aucunement justifiable par un droit naturel
à la propriété intellectuelle. En effet, si les biens, en tant que
ressources physiques limitées en extension, sont naturellement sujets à
être contrôlés et possédés, l'information est intrinsèquement et
indéfiniment duplicable et partageable, et ne se prête pas au moindre
contrôle, à la moindre possession. C'est du reste bien la raison pour
laquelle d'aucuns réclament de la loi l'établissement d'une «propriété
intellectuelle» artificielle, alors que la propriété matérielle précède de
loin la loi, qui ne fait que la confirmer. Nous voyons bien que ceux-là ne
font que demander, comme tout protectionniste, la spoliation légale et
doublement coûteuse de l'ensemble des citoyens-consommateurs à leur profit
personnel ou corporatif de producteurs.
La libre circulation de l'information, enfin, est nécessaire à la
définition de conditions équitables dans les échanges. Elle est donc
nécessaire au bon équilibre des marchés économiques, et toute atteinte à
cette libre circulation biaise les marchés, crée des bulles financières,
et engendre la ruine."
alx
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Alexandre Dulaunoy
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"Liberty is the great parent of science and of virtue; and a nation will
be great in both in proportion as it is free. " T. Jefferson
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